Chez Foulaquier, le mot d'ordre est le temps. Pour Pierre Jéquier et Blandine Chauchat, celui-ci s'inscrit naturellement dans le vin, il ne suffit que de l'accompagner. Le processus est lent et requiert de la patience, mais la nature trouve elle-même sa voie dans leurs magnifiques cuvées.

Au nord de Pic-Saint-Loup, le Foulaquier est un coteau d'éboulis calcaires dont le coeur bat dans la garrigue depuis près de 135 millions d'années. En 1998, Pierre troque son compas d'architecte pour la faucille du vigneron et reprend les 8 hectares de vigne du domaine historique. Il fait passer le tout à l'agriculture bio dès l'année suivante, puis est rejoint par Blandine en 2003. Avec son arrivée, on fait l'acquisition de 3 hectares de vignes sur les terroirs de Tonillières, une parcelle exposée nord aux sols riches en argile, encépagée entre autres de vieux carignans. Ensemble, ils restructurent le domaine et orientent le travail à la vigne vers des certifications en biodynamie.
 
À la vigne, la méthode est simple: maintenir l'équilibre du terroir, favoriser la vie des sols et le bien-être de la vigne. Préparations de bouse et décoctions de plantes pour maintenir la résistance et la santé des vignes, vendanges manuelles en caissette de 20 kg, tout est mis en place pour ne pas brutaliser la matière première avant son arrivée au chai.

 Les vinifications se font à des températures fraîches, afin que les fermentations démarrent doucement et s'accomplissent sans utilisation de produits oenologiques. À ce stade, il s'agit pour eux d'accompagner ce que la nature offre à son propre rythme. Cuvaisons longues et douces en cuve béton, amphores ou pièces de bois, élevages prolongés, décuvages entièrement manuels, mises en bouteille par gravité, rien n'est brusqué. Le geste technique, bien qu'imperceptible, assiste naturellement ce que le Foulaquier offre de meilleur: des vins d'une finesse implacable, au toucher soyeux et d'une longueur époustoufflante.